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La fréquentation des milieux naturels aménagés a drastiquement augmenté au Québec depuis les dernières années et plus particulièrement à la suite des restrictions de voyage à l’extérieur de la province qui ont été mises en place par le gouvernement en contexte de pandémie mondiale. Un article du Quotidien rapporte d’ailleurs que les sites de la Sépaq ont connu une hausse moyenne d’achalandage de 26,9 % en 2021-2022 par rapport à l’année précédente. Même si les monts Uapishka (Groulx) ne font pas partie du réseau de la Sépaq, nous présumons que l’achalandage a également augmenté dans ce secteur dont la popularité croissante attire de plus en plus d’adeptes de plein air et surtout, des randonneurs.

Bien que les espèces végétales que l’on retrouve au sommet des monts Uapishka (Groulx) soient particulièrement bien adaptées aux conditions extrêmes de la zone alpine (1), elles restent néanmoins sensibles à certains changements dans leur milieu (2). Leur unicité et leur fragilité, en plus du développement plutôt lent de certaines d’entre elles (3), renforcent l’importance de faire un suivi à long terme de l’impact du piétinement sur la végétation alpine.

Nous utilisons notamment deux moyens pour évaluer cet impact : des images prises par drone et des éco-compteurs qui comptabilisent le nombre de personnes qui passent dans les sentiers d’accès aux sommets.

 
Drone

© Marianne Valcourt – Notre collègue qui pilote un drone au sommet du mont Provencher.

Des relevés par drone

DroneDans le cadre de son programme Suivi de l’intégrité écologique de la réserve de biodiversité Uapishka, la RMBMU s’est donné comme objectif de photographier par drone les milieux alpins des sommets les plus fréquentés des monts Uapishka (Groulx) à un intervalle régulier dans le temps. Ainsi, un protocole de suivi a été mis en place à l’été 2022 pour les monts Harfang, Provencher et Jauffret. Chaque année, ce protocole nous aidera à procéder à des relevés photos par drone sur les zones de ces sommets abritant une flore arctique alpine fragile. Les photos permettront d’obtenir une orthomosaïque (carte photo géoréférencée de chaque sommet) afin de suivre l’évolution du piétinement dans le temps.

En 2022, le mont Harfang, ainsi qu’une partie du mont Provencher ont pu être ainsi échantillonnés et les photos seront analysées au courant de l’année 2023. La prise de photo par drone se poursuivra en 2023 afin d’avoir un portrait complet des monts Harfang, Provencher et Jauffret. Les mêmes sommets seront photographiés et les photos seront analysées tous les deux ans approximativement, et ce, pour une durée indéterminée. Au fil du temps, ce suivi fournira de précieuses informations pour appuyer la prise de décision dans la réserve de biodiversité Uapishka.

Ce projet est financé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et la Société du Plan Nord (SPN). Mention spéciale à la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) pour sa collaboration dans leur partage d’expertise dans ce dossier.

 

Chemin

© Guillaume Proulx – Photo prise par drone au sommet du mont Harfang. On peut voir le sentier qui traverse la photo d’en bas à droite jusqu’en haut à gauche.

Sources :

  1. Jones M. et Willey L., 2012. Eastern Alpine Guide : natural history and conservation of mountain tundra east of the Rockies. University Press of New England, Hanover.
  2. Sala, O. E., Chapin III, F. S., Armesto, J. J. et al., 2000. Global biodiversity scenarios for the year 2100. Science 287: 1770–1774.
  3. Frère Marie-Victorin, Rouleau E., Brouillet L. et al., 1995. Flore laurentienne. Troisième édition. Gaëtan Morin Éditeur, Chenelière Éducation, Montréal. p.331

 

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