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Les milieux naturels de la réserve de biosphère de Manicouagan-Uapishka stockent près de 297 milliards de tonnes en équivalent CO2

Baie-Comeau, le 6 mars 2024 – Une nouvelle étude montre que les milieux naturels de la réserve de biosphère de Manicouagan-Uapishka stockent plus de 297 milliards de tonnes en équivalent CO2 dans leur biomasse aérienne, souterraine et le sol tandis que les milieux forestiers (biomasse aérienne, souterraine et sol) séquestrent annuellement 10,8 millions de tonnes en équivalent CO2. La séquestration annuelle des forêts de la réserve de biosphère de Manicouagan-Uapishka permettait ainsi de capter environ 14% des émissions de gaz à effet de serre du Québecalors égales à 77,6 millions de tonnes en équivalent CO2 en 2021.

Au-delà du rôle indéniable dans la régulation du climat, les milieux naturels de cette région de biosphère contribuent également au contrôle de l’érosion et des polluants, à l’atténuation des inondations, au maintien des habitats pour la biodiversité et à l’expérience touristique et culturelle.

Consciente du rôle particulièrement important des milieux naturels et des menaces auxquels elle fait face, la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka (RMBMU) a entrepris une démarche de valorisation de son territoire, dans l’optique notamment de mieux documenter la pratique d’un tourisme responsable et durable et la protection des écosystèmes qui en font sa grande richesse. En s’appuyant sur la quantification de services écosystémiques, l’étude fournit des données chiffrées sur les bénéfices fournis par les différents types de milieux qui composent le territoire et illustre le lien entre la valeur écologique des milieux et leur attractivité touristique.

« Le calcul des services rendus par les milieux naturels (dits services écosystémiques) permet de valoriser de tels milieux, leur rôle et leur importance, mais aussi de conscientiser la population et les acteurs économiques et politiques à la nécessité de les maintenir et de les conserver » affirme Jérôme Dupras, professeur et titulaire de la chaire de recherche en économie écologique à l’Université du Québec en Outaouais et Président-Directeur général chez Habitat.

Les chiffres sont également impressionnants quand on s’intéresse à l’apport des milieux naturels dans le contrôle de l’érosion, avec une rétention annuelle de plus de 9 millions de tonnes de sédiments. La grande couverture végétale du territoire réduit grandement le transfert de sédiments vers les cours d’eau et favorise ainsi une meilleure qualité de l’eau. Les bénéfices sont multiples puisqu’ils touchent aussi bien la biodiversité, les pêcheur.se.s et les usager.ère.s de pratiques récréatives aquatiques.

« Au-delà de l’aspect réglementaire de ces démarches, l’évaluation des services écosystémiques a permis de localiser les zones ayant plus ou moins de valeurs écologiques selon les critères choisis, et ainsi proposer des actions d’aménagements pour mieux protéger les écosystèmes, ou au contraire, les restaurer » ajoute Olivier Tanguy, chargé de projet sénior chez Habitat.

Grâce à la collaboration avec la Chaire de recherche du Canada en économie écologique, l’étude montre également comment la qualité des milieux naturels de la Manicouagan contribue à la qualité de l’expérience touristique. Le territoire possède de fortes particularités territoriales favorables au développement touristique, mais celui-ci nécessite un juste équilibre entre fréquentation, accessibilité du territoire et mesures de protection pour que le développement ne se fasse pas au détriment des écosystèmes et de la biodiversité. Dans cette optique, la RMBMU évalue la compatibilité des pratiques touristiques responsables et durables avec la reconnaissance de zones de conservation, notamment par l’intermédiaire des futures Autres Mesures de Conservation Efficaces par Zone (AMCEZ).

« Cette étude démontre une complémentarité entre les milieux naturels de qualité et la pratique de différentes activités récréotouristiques. Elle constitue un outil de plus pour structurer une utilisation durable du territoire et vient soutenir les efforts de la RMBMU en ce sens » souligne Vincent Bussières, chargé de projet principal à la RMBMU.

Ces résultats sont issus d’une récente étude menée par la firme Habitat pour la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka, en collaboration avec la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais.

Ce projet a été rendu possible grâce à un soutien financier du ministère du Tourisme du Québec dans le cadre du projet de création et animation d’une vitrine en tourisme responsable et durable en contexte nordique et d’Environnement et Changements Climatiques Canada.

© Anne-Julie Thibeault

À propos d’Habitat : Habitat est une firme de consultant.e.s en environnement spécialisée dans l’aménagement et la valorisation de la biodiversité et des écosystèmes. Basée à Montréal, Habitat développe des outils et des méthodes de pointe pour accompagner sa clientèle dans l’implantation de solutions fondées sur la nature.

À propos de la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka (RMBMU) : La RMBMU est une OBNL qui gère le statut de « Réserve de biosphère » accordé par l’UNESCO au territoire de Manicouagan-Uapishka.

À propos de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique : Dirigée par le professeur Jérôme Dupras, la Chaire de recherche du Canada en économie écologique est située à l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée de l’Université du Québec en Outaouais. Elle est constituée d’une équipe de 23 chercheurs.ses et d’étudiant.e.s gradué.e.s, qui a pour objectif de mieux comprendre et de mesurer la contribution de la biodiversité et des écosystèmes au bien-être humain.

À propos du projet de création et d’animation d’une vitrine en tourisme responsable et durable en contexte nordique : Dans le cadre de son Plan d’action pour un tourisme responsable et durable 2020-2025 le ministère du Tourisme a annoncé, en juin 2022, une subvention de 500 000 $ à la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka pour la création et l’animation d’une vitrine en tourisme responsable et durable en contexte nordique. Présentement en cours, cette initiative a notamment pour objectif de :

  • Documenter et expérimenter les meilleures pratiques en matière de tourisme responsable et durable en contexte nordique
  • Générer des connaissances et contribuer à démontrer :
    • les impacts et les leviers de l’industrie touristique en lien avec la lutte et l’adaptation aux changements climatiques et la conservation des milieux naturels ;
    • les retombées positives des actions de concertation et de conservation sur l’expérience touristique.
  • Diffuser les connaissances et les meilleures pratiques en matière de tourisme responsable et durable en contexte nordique

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